Le Sahîh d'Al-Bukhârî - Titre 2 : De la foi

Chapitre premier - De la foi. - De ces paroles du Prophète (sws) : "L'islâm est fondé sur cinq choses". - L'islâm comporte à la fois acte et parole ; il est susceptible d'augmenter ou de diminuer. - Le Très-Haut a dit : { ...pour que, déjà croyants, ils grandissent dans la croyance } sourate 48, verset 4. - { (C'étaient des jeunes hommes croyant en leur Seigneur :) Nous les grandîmes dans la guidance } sourate 18, verset 13. - { Et puisse Dieu rajouter en guidance à ceux qui bien se guident ! } sourate 19, verset 76. - { Tandis que ceux qui bien se guident, Il raffermit encore leur guidance, et leur donne de se prémunir } sourate 47, verset 17. - { ...pour que grandisse la foi des croyants } sourate 74, verset 31. De ces mots du Coran : { (lorsqu'une sourate descend, il en est parmi eux qui disent :) "Lequel d'entre vous grandit-elle dans la foi ?" Eh bien ! ceux qui croient, elle les grandit dans la foi } sourate 9, verset 124. De ces autres passages du Coran : { ...et que cela ne fait que grandir dans la foi : "Dieu nous suffise, dirent-ils, et gloire au Répondant" } sourate 3, verset 173. - { Cela n'a fait que les grandir en foi, en abnégation } sourate 33, verset 22.
L'amour en vue de Dieu ainsi que la haine en vue de Dieu font partie de la foi. `Umar Ibn `Abd-al-`Azîz écrivit à `Adiyy Ibn `Adiyy : "Il y a dans la foi des devoirs, des dogmes, des choses prohibées et des pratiques recommandables. Quiconque suit exactement toutes ces prescriptions a la foi parfaite ; quiconque ne les suit pas intégralement n'a pas la foi parfaite. Si je vis, je vous expliquerai tout cela afin que vous les mettiez en pratique. Si je meurs, sachez que je ne recherchais pas votre société". Abraham a dit : { [Dieu dit : "Faute de quoi tu ne croirais plus ?" Lui : "Mais si ! Ce n'est que pour tranquilliser mon coeur". } sourate 2, verset 260.
Mu`âdh a dit : "Assieds-toi avec nous que nous fassions un moment oeuvre de foi."
Ibn Mas'ûd a dit : "La certitude c'est la foi toute entière".
Ibn `Umar a dit : "L'homme n'atteint la vraie piété qu'autant qu'il laisse de côté ce qui se trame dans son coeur."
Mujâhid, au sujet du verset : { Pour vous Il a édicté en fait de religion ce qu'à Noé Il recommanda } sourate 42, verset 13, donne l'explication suivante : "Ô Muhammad ! Nous avons édicté à toi et à lui [Noé] une même religion."
Ibn `Abbâs expliquait les mots shir'atan et minhâjan (sourate 5, verset 48) par sabîl (chemin) et sunna (règle de conduite).

(Chapitre 2) [Dans le texte de l'édition de krehl, les mots du`â'ukum îmânukum forment la rubrique d'un chapitre 2, sous lequel est donnée la tradition qui suit. Il s'agirait selon an-Nawawî d'une grossière erreur.] - Ibn `Abbâs expliquait encore du`â'ukum (dans le verset : { Dis : "Mon Seigneur ne prêtera aucune attention à vous, sans vos invocations." } sourate 25, verset 77) par îmânukum "votre foi".

8. Selon Ibn `Umar, l'Envoyé de Dieu (sws) a dit : "L'islâm est établi sur cinq choses : la profession de foi qu'il n'y a d'autre dieu que Dieu et que Muhammad est l'Envoyé de Dieu ; - l'accomplissement de la prière ; - le paiement de l'aumône légale ; - le pèlerinage ; - le jeûne du Ramadân."

Chapitre 3 - Des choses relatives à la Foi. Et de ces mots du Coran : { la piété ne consiste pas à tourner votre tête du levant au couchant. Mais la piété consiste à croire en Dieu, au Jour dernier, aux anges, à l'Ecrit, aux prophètes, à donner de son bien, pour attaché qu'on y soit, aux proches, aux orphelins, aux miséreux, aux enfants du chemin, aux mendiants, et pour l'affranchissement de nuques esclaves, à accomplir la prière, à s'acquitter de l'aumône légale, à remplir les pactes une fois conclus, à prendre patience dans la souffrance et l'adversité au moment du malheur : ceux-là sont les véridiques, ce sont eux qui se prémunissent } sourate 2, verset 177. - { Comblés sont les croyants } sourate 23, verset 1.

9. Selon Abû Hurayra - Que Dieu l'agrée - le Prophète (sws) a dit : "La foi comporte soixante et quelques branches : la réserve est une des branches de la foi."

Chapitre 4 - Le (vrai) musulman est celui dont aucun des musulmans n'a à redouter ni la langue, ni la main

10. D'après `Abdallâh Ibn `Umar le Prophète (sws) a dit : "Le (vrai) musulman est celui dont aucun des musulmans n'a à redouter ni la langue, ni la main. Le (vrai) muhâjir (émigrant) est celui qui fuit ce que Dieu lui a défendu [Il y a ici dans le texte arabe deux jeux de mots intraduisibles en français ; le premier, entre muslim "musulman" et sallama "être à l'abri" ; le second entre hajara "fuir" et muhâjir "émigré" (de la Mecque à Médine).]
In fine indication de deux isnâd différents.

Chapitre 5 - Quel islâm est le meilleur ?

11. D'après Abû Mûsa al-Ash`arî, on demanda à l'Envoyé de Dieu (sws) quel était l'islâm le meilleur. "C'est, répondit-il, celui du fidèle dont les musulmans n'ont à redouter ni la main, ni la langue."

Chapitre 6 - Donner à manger (à celui qui a faim) c'est de l'islâm

12. `Abdallâh Ibn `Amr - que Dieu l'agrée, ainsi que son père - rapporte qu'un homme ayant demandé au Prophète (sws) ce qu'il y avait de mieux dans l'islâm, celui-ci répondit : "C'est de donner à manger (à ceux qui ont faim), de donner le salut, à ceux qu'on connaît et aussi à ceux qu'on ne connaît pas."

Chapitre 7 - C'est faire acte de foi que de désirer pour son prochain ce qu'on désire pour soi-même

13. Selon Anas - que Dieu l'agrée - le Prophète (sws) a dit : "Aucun de vous n'aura vraiment la foi s'il ne désire pour son prochain ce qu'il désire pour lui-même."
Cette tradition a deux isnâd différents.

Chapitre 8 - Aimer l'Envoyé de Dieu (sws) est un acte de foi

14. Suivant Abû Hurayra, l'Envoyé de Dieu (sws) a dit : "J'en jure par Celui qui détient mon âme entre Ses mains, aucun de vous ne sera un (parfait) croyant à moins qu'il n'ait pour moi plus d'affection qu'il n'en a pour son père et pour ses enfants."

15. Anas a dit : "Le Prophète (sws) a dit : "Aucun de vous ne sera un (parfait) croyant à moins qu'il n'ait pour moi plus d'affection qu'il n'en a pour son père, ses enfants et pour tout le reste du genre humain."
Cette dernière tradition a deux isnâd différents.

Chapitre 9 - De la douceur de la foi

16. Anas Ibn Mâlik rapporte ces paroles du Prophète (sws) : "Trois choses, lorsqu'on les possède, font savourer la douceur de la foi : d'abord aimer Dieu et Son Envoyé plus que toute autre chose ; en second lieu, si l'on aime quelqu'un de l'aimer seulement en vue de Dieu ; enfin de redouter de retourner à la mécréance comme on redoute d'être précipité dans le Feu (infernal)."

Chapitre 10 - C'est un signe de foi que d'aimer les Ansâr [Ansâr, traduit par "Soutiens" ou "Auxiliaires", est le nom donné aux habitants de Yathrib, la future Médine, qui se rallièrent à l'Envoyé de Dieu (sws) après l'Hégire et formèrent une même Communauté avec les Muhâjirûn ou "Emigrés".].

17. Selon Anas, le Prophète (sws) a dit : "C'est un signe de la foi que d'aimer les Ansâr ; c'est un signe d'hypocrisie que de les haïr."

Chapitre 11
18. `Ubâda Ibn as-Sâmit, qui était présent à la bataille de Badr [Première et célèbre bataille menée en mars 624 par le Prophète (sws) contre les Mekkois idolâtres, et qui se solda par la victoire des musulmans.] et qui fut un des délégués qui assistèrent à la nuit d'al-`Aqaba a rapporté ce qui suit : "Tandis qu'il était entouré d'un certain nombre de ses Compagnons, l'Envoyé de Dieu (sws) nous dit : "Prêtez-moi serment de fidélité en me promettant de ne rien associer à Dieu, de ne pas voler, de ne pas forniquer, de ne pas tuer vos enfants, de ne point produire de calomnie que vous aurez forgée en vous-mêmes, de ne point vous révolter contre ce qui est juste. Celui d'entre vous qui sera fidèle à cet engagement, Dieu se chargera de le récompenser ; celui qui, ayant commis le moindre infraction à ce pacte, aura été puni en ce monde, ce châtiment lui servira d'expiation. Quant à celui qui aura commis une infraction, puis qui aura été épargné en ce monde par Dieu, c'est à Dieu qu'il appartiendra de lui pardonner s'Il le veut, de le punir s'il Lui plaît."
"Ce fut dans ces conditions que nous prêtâmes serment de fidélité au Prophète."

Chapitre 12 - C'est un acte de religion que de fuir les troubles

19. Au dire  d'Abû Sa`îd al-Khudrî, l'Envoyé de Dieu (sws) s'est exprimé ainsi : "Pour un musulman ce sera presque la meilleure fortune que celle qui consiste à posséder un troupeau de moutons qu'il mènera paître sur les cimes des montagnes et dans les lieux arrosés par la pluie. Il fuit ainsi avec sa religion loin des troubles."

Chapitre 13 - Sur ces paroles du Prophète (sws) : "Je suis le plus instruit parmi vous au sujet de Dieu". La connaissance du bien et du mal est le fait du coeur, ainsi que cela résulte de ce passage du Coran : { Mais il vous tient grief de ce que s'acquiert votre coeur } sourate 2, verset 225.

20. `Âisha a dit : "Quand l'Envoyé de Dieu (sws) ordonnait quelque chose aux fidèles, il ne leur prescrivait que des choses dont ils étaient capables. Un jour les fidèles lui dirent : " Nous ne sommes pas dans la même situation que toi [Ils voulaient dire : "Nous devons faire beaucoup plus que toi, ô Prophète, pour obtenir le salut".], ô Envoyé de Dieu, puisque tes fautes passées et à venir te sont déjà pardonnées." La colère du Prophète fut telle qu'elle apparut sur son visage, puis il répondit : "Celui de nous qui craint le plus Dieu et Le connaît le mieux, c'est moi".

Chapitre 14 - Avoir horreur d'un retour à la mécréance comme on redoute d'être précipité dans le Feu (de l'Enfer), c'est un acte de la foi

21. Anas - que Dieu l'agrée - rapporte ces paroles du Prophète (sws) : "Trois choses, lorsqu'on les possède, font savourer la douceur de la foi : d'abord d'aimer Dieu et Son Envoyé plus que toute autre chose ; en second lieu, si l'on aime quelqu'un d'entre les adorateurs, de l'aimer seulement en vue de Dieu ; enfin, de redouter de retourner à la mécréance dont Dieu l'a retiré comme on redoute d'être projeté dans le Feu (de l'Enfer)."

Chapitre 15 - De la supériorité relative à laquelle arriveront les Croyants à cause de leurs oeuvres

22. Abû Sa`îd al-Khudrî - que Dieu l'agrée - rapporte ce dire du Prophète (sws) : "Ceux qui auront mérité le Paradis y entreront ; les réprouvés iront dans le Feu (de l'Enfer)." Dieu dira ensuite : "Que l'on fasse sortir (de l'Enfer) ceux qui ont dans le coeur ne fût-ce que le poids d'un grain de moutarde de foi ! Alors on les fera sortir, bien qu'ils soient déjà calcinés ; puis on les jettera dans le fleuve d'eau de pluie - ou dans le fleuve de la vie." Mâlik avait des doutes sur celles de ces deux expressions qui était la vraie ; - "et aussitôt ils renaîtront. Tel le pourpier qui pousse au bord du torrent ; ne l'avez-vous pas vu faire éclore ses fleurs jaunes au milieu de ses entrelacs ?"
In fine indication d'isnâd différents avec les variantes suivantes : au lieu de l'hésitation de Mâlik, affirmation de la leçon : fleuve de vie ; au lieu de grain de moutarde de foi : grain de moutarde de bien.

23. Suivant Abû Sa`îd al-Khudrî, l'Envoyé de Dieu (sws) a dit : Tandis que je dormais, je vis défiler devant moi des gens vêtus de chemises ; chez les uns cette chemise descendait jusqu'aux reins, chez d'autres elle n'y atteignait même pas. Ensuite `Umar Ibn al-Khattâb passa devant moi ; sa chemise traînait à terre. - Et quelle interprétation donnez-vous à ce vêtement, demanda-t-on au Prophète ? - Il représentait la religion," répondit-il [Les commentateurs avertissent qu'il ne faut pas considérer ce hadîth comme une preuve de la supériorité de `Umar sur Abû Bakr. La supériorité religieuse d'Abû Bakr est, en effet, confirmée par des hadîth "multi-confirmés" (mutawâtir) contre lesquels ne sauraient prévaloir la présente tradition qui n'est qu'un hadîth "isolé" (âhâd). En outre, le consensus communautaire, qui est une preuve comportant certitude (qat`î), est en faveur de la supériorité de Abû Bakr ; on ne saurait donc, en aucun cas, lui opposer un hadîth qui n'engendre qu'une opinion (dhannî). On rétorque toutefois à ces commentateurs que le doute serait possible si l'Envoyé de Dieu (sws) avait décrit aussi la situation d'Abû Bakr. Son silence n'autorise pas cette interprétation.].

Chapitre 16 - La réserve fait partie de la foi.

24. `Abdallâh rapporte d'après son père `Umar, que l'Envoyé de Dieu (sws) passant auprès d'un Ansâr qui sermonnait son frère à propos de sa réserve, s'écria : "Laisse-le tranquille ; la réserve fait partie de la foi ! [Le sens du mot hayâ', traduit par "réserve", est défini tantôt : "un mélange de crainte et de pudeur" ; tantôt : "une altération ou défaillance qu'éprouve l'homme en présence d'une action dont il pourrait craindre d'être blâmé" ; c'est en quelque sorte la "timidité". Elle a pour effet d'arrêter l'homme au moment où il veut exécuter une action coupable et peut, dans cette circonstance toute spéciale, être considérée comme une des branches de la foi.]"

Chapitre 17 - { S'ils (les mécréants) se repentent, accomplissent la prière, s'acquittent de l'aumône légale, dégagez-leur le chemin. - Dieu est Tout pardon, Miséricordieux } sourate 9, verset 5.

25. Suivant Ibn `Umar l'Envoyé de Dieu (sws) a dit : "J'ai reçu l'ordre de combattre les gens (mécréants) sans relâche jusqu'à ce qu'ils professent qu'il n'y a d'autre dieu que Dieu et que Muhammad est l'Envoyé de Dieu ; qu'ils accomplissent la prière et qu'ils s'acquittent de l'aumône légale. Le jour où ils feront cela, leurs vies et leurs biens seront respectés par moi, sauf quand l'islâm permettra d'y porter atteinte. Pour le reste ils ne devront de comptes qu'à Dieu."

Chapitre 18 - Au sujet de ceux qui disent que la foi consiste en oeuvres, se fondant sur ces mots du Coran : { "Voilà le Jardin (le Paradis) dont vos oeuvres vous ont fait hériter } sourate 43, verset 72.
Un certain nombre de docteurs estiment que dans ces mots : { Par Dieu, Nous les tiendrons tous ensemble pour responsables de ce qu'ils auront fait ! } sourate 15, verset 92 et 93, il faut entendre par "ce qu'ils auront fait" la profession de foi : Il n'y a d'autre dieu que Dieu. Dieu a dit encore : { Qu'en vue de pareils biens agissent les agissants ! } sourate 37, verset 61.

26. D'après Abû Hurayra on questionna l'Envoyé de Dieu (sws) pour savoir quelle était l'oeuvre la plus méritoire. "C'est, répondit-il, la foi en Dieu et en Son Envoyé. - Et après cela ? lui dit-on. - Le combat sur le chemin de Dieu, ajouta-t-il. Et ensuite ? demanda-t-on encore. - Un pèlerinage pieusement accompli," répliqua-t-il.

Chapitre 19 - Du cas où l'islâm n'est pas sincère, où on l'a embrassé pour obtenir la paix ou par crainte d'être mis à mort. - De ce verset du Coran : { Les Bédouins disent : "Nous croyons". Dis : "Vous ne croyez pas. Dites plutôt : "Nous nous soumettons"" } sourate 49, verset 14. - Quand l'islâm est sincère il doit être tel que l'a décrit le Coran : { La religion en Dieu est l'islâm } sourate 3, verset 19. Ou encore : { Qui soupire après une religion autre que l'islâm, cela de lui ne sera point accepté, et dans la vie dernière, il sera parmi les perdants } sourate 3, verset 85.

27. Voici ce qu'a rapporté Sa`d Ibn Abî Waqqâs - que Dieu l'agrée - au sujet de l'Envoyé de Dieu (sws) auprès duquel il était assis, un jour que celui-ci venait de faire quelques dons à une troupe de gens : "L'Envoyé de Dieu (sws) avait négligé de donner à un de ces hommes qui me paraissait le plus méritant : "Pourquoi négliges-tu un tel ? demandai-je au Prophète ; par Dieu ! je vois en lui un vrai croyant. - Un musulman, veux-tu dire," répliqua le Prophète (sws). Je me tus un instant, puis, ne pouvant me contenir, sûr que j'étais de mon fait, je dis pour la seconde fois au Prophète : "Pourquoi négliges-tu un tel ? Par Dieu ! je vois en lui un vrai croyant. - Un musulman," reprit le Prophète (sws) [On mérite le nom de musulman en faisant extérieurement acte d'adhésion à l'islâm. Quant à la foi, elle est "l'oeuvre du coeur" et, par son caractère profondément intime, elle échappe à l'appréciation des hommes. Prononcer catégoriquement qu'un individu est "croyant" n'est permis qu'à Dieu.]. Je gardai le silence de nouveau un instant, puis, ne pouvant me contenir, sûr que j'étais de mon fait, je réitérai ma question une troisième fois. "Ô Sa`d, me dit alors l'Envoyé de Dieu (sws) si je donne à certains hommes, alors qu'il en est d'autres que j'aime mieux, c'est dans la crainte que Dieu ne précipite les premiers dans le Feu (de l'Enfer)."
Isnâd différent

Chapitre 20 - Répandre le salut est un acte de l'islâm. `Ammâr a dit : "Il est trois choses qui, réunies chez la même personne, constitue la foi complète : s'imposer le devoir d'être juste ; prodiguer à tout le monde le salut ; subvenir à l'entretien d'autrui quand soi-même on est pauvre."

28. `Abdallâh Ibn `Amr rapporte qu'un homme ayant demandé à l'Envoyé de Dieu (sws) ce qu'il y avait de mieux dans l'islâm, celui-ci répondit : "C'est de donner à manger (à ceux qui ont faim) et de donner le salut à ceux qu'on connaît et aussi à ceux qu'on ne connaît pas."

Chapitre 21 - De l'ingratitude envers l'époux (kufrân al-`ashîr). L'ingratitude [Le même mot arabe signifie "être ingrat" et "nier la vérité de l'islâm".] (kufr) peut être plus ou moins grande. - Une tradition du Prophète (sws) rapporté par Abû Sa`îd est relative à cette question.

29. D'après Ibn `Abbâs le Prophète (sws) dit un jour : "Le Feu (de l'Enfer) m'est apparu en songe et j'ai constaté qu'il était surtout peuplé de femmes qui s'étaient montrées ingrates (yakfurna). - Est-ce envers Dieu qu'elles avaient été ingrates ? lui demanda-t-on. - C'est envers leurs maris qu'elles avaient fait preuve d'ingratitude, répondit-il ; elles avaient méconnu les bienfaits qu'elles en avaient reçu. Quand toute votre vie vous auriez comblé une femme de vos bontés et qu'à un moment elle trouve la moindre des choses à reprendre en vous elle vous dira : Jamais tu ne m'as fait aucun bien."

Chapitre 22 - Les péchés sont un reste des temps antéislamiques : aucun d'eux, sauf le cas d'associationnisme, ne rend celui qui les commet mécréant, conformément à ces paroles du Prophète (sws) : "Tu es un homme en qui il y a un reste de sentiments antéislamiques," et à ces mots du Coran : { Dieu ne pardonne pas qu'on Lui associe personne, mais Il remettra un crime moins grave à qui Il veut } sourate 4, verset 48.

30. Al-Ma`rûr a dit : "Je rencontrai Abû Dharr à ar-Rabadha [Localité à 3 milles de Médine dans la direction de la Mecque. C'est là que fut enterré Abû Dharr, de son vrai nom Jundab Ibn Junâda.] Il était vêtu d'un vêtement [Le Lisân al-`Arab dit que par hulla, il faut entendre tout costume neuf, de belle qualité, formé soit de deux pièces, soit de trois, gilet et tunique, ou gilet tunique et pagne.] double ainsi que son serviteur. Comme je le questionnai sur cette similitude de vêtements, il me répondit : "Un jour j'avais fait affront à un homme en l'injuriant à propos de sa mère. Le Prophète (sws) me dit alors : Abû Dharr tu injuries un tel à propos de sa mère ; tu es donc un homme en qui il y a un reste de sentiments antéislamiques. Ce sont vos frères, ces serviteurs que Dieu a placés sous votre autorité. Quiconque est maître de son frère lui doit donner à manger de ce qu'il mange lui-même et doit l'habiller comme il s'habille lui-même. N'imposez point à vos serviteurs ce qui est au-dessus de leurs forces, et s'il vous arrive de le faire venez-leur en aide."

Chapitre 23 - De ces mots du Coran : { Si deux partis d'entre les Croyants se combattent, eh bien ! réconcilie-les } sourate 49, verset 9. Dieu s'est servi ici du mot : Croyants.

31. Al-Ahnaf Ibn Qays rapporte ce qui suit : "J'étais parti pour prêter secours à cet homme [`Alî Ibn Abî Tâlib à la journée dite du "Chameau"] quand Abû Bakra me rencontra et me dit : "Où vas-tu ? - Prêter secours à cet homme. - Reviens sur tes pas, me répondit-il, car j'ai entendu l'Envoyé de Dieu (sws) dire : "Quand deux musulmans, le sabre à la main, se jettent l'un sur l'autre, meurtrier et victime iront tous deux dans le Feu (infernal)" Et comme je répliquais au Prophète : "Bien pour le meurtrier ; mais pour la victime ?" Il me répondit : "Ce dernier voulait lui aussi tuer son adversaire."

Chapitre 24 - Il y a des iniquités moindres que d'autres

32. Voici ce qu'a rapporté `Abdallâh (Ibn Mas`ûd) : "Quand fut révélé le verset : { Ceux qui croient et qui n'ont pas obscurci leur foi d'iniqiuté [C'est-à-dire, selon les commentateurs : "Ceux dont la foi n'aura pas été entachée de mécréance".], ceux-là ont la sécurité, ce sont eux qui bien se dirigent } sourate 6, verset 82, les Compagnons de l'Envoyé de Dieu (sws) lui dirent : "Quel est, parmi nous, celui qui n'a pas commis d'iniquité ?" ce fut alors que Dieu révéla ce verset : { Lui associer quiconque, la voilà l'iniquité } sourate 31, verset 13.

Chapitre 25 - Des signes distinctifs de l'hypocrite

33. Selon Abû Hurayra, le Prophète (sws) a dit : "Trois choses caractérisent l'hypocrite : quand il parle, il ment ; s'il fait une promesse il ne la tient pas ; lorsqu'on met en lui sa confiance il la trahit."

34. `Abdallâh Ibn `Amr rapporte que le Prophète (sws) a dit : "Quatre choses, lorsqu'elles se rencontrent chez un individu en font un parfait hypocrite. Celui chez qui se trouve une seule de ces quatre choses sera atteint d'hypocrisie jusqu'au moment où il en sera débarrassé. Voici les quatre choses : Trahir la confiance que l'on a inspiré ; mentir quand on parle ; manquer à l'engagement pris ; être de mauvaise foi lorsqu'on conteste."
In fine, indication de différents isnâd.

Chapitre 26 - Se tenir en prière durant la Nuit du destin est un acte de foi

35. D'après Abû Hurayra, l'Envoyé de Dieu (sws) a dit : "Quiconque se tiendra en prières durant la Nuit du destin, avec une foi sincère et en vue de Dieu seul, obtiendra le pardon de ses fautes passées."

Chapitre 27 - Le jihâd est un acte de foi

36. Selon Abû Hurayra, le Prophète (sws) a dit : "Dieu saura gré [le mot traduit est : intadaba, mais on trouve la variante : i'tadaba.] à quiconque partira sur Son chemin et qui n'aura pas d'autre but en partant que de Lui prouver sa foi [Dans tout ce passage le texte est conçu de telle sorte que tantôt Dieu parle à la première personne, tantôt l'Envoyé de Dieu (sws) parle de Lui à la troisième personne.] et d'avérer Ses envoyés. Il le fera revenir ensuite avec la récompense qu'il aura gagnée ou avec le butin conquis, ou bien il le fera entrer dans le Paradis. Si ce n'était ma compassion pour ma communauté, je ne me tiendrais pas ainsi en arrière des troupes et je voudrais au contraire être tué sur le chemin de Dieu, ressusciter ensuite pour être tué de nouveau et rappelé à la vie une autre fois pour être tué encore après cela."

Chapitre 28 - Accomplir des prières surérogatoires de nuit pendant le Ramadân est un acte de foi

37. Abû Hurayra a rapporté ces paroles de l'Envoyé de Dieu (sws) : "Quiconque se tiendra an prières (de nuit) pendant le Ramadân et le fera avec une foi sincère et en escomptant (la récompense divine), Dieu lui pardonnera ses fautes passées."

Chapitre 29 - Jeûner pendant le Ramadân en escomptant (la récompense divine), c'est faire un acte de foi

38. D'après Abû Hurayra, l'Envoyé de Dieu (sws) a dit : "Quiconque jeûnera pendant le Ramadân et le fera avec une foi sincère et en escomptant (la récompense divine), ses fautes passées lui seront pardonnées."

Chapitre 30 - La religion (musulmane) est facile à pratiquer. De ces paroles du Prophète (sws) : "La religion que Dieu préfère c'est la religion hanifienne [Par religion hanifienne, il faut entendre la religion qui s'écarte de l'erreur et se rapproche de la vérité. Avant l'islâm, le mot hanîf désignait tout individu qui pratiquait la circoncision et faisait le pèlerinage à la Mecque, ces deux actes constituant, suivant les Arabes, les deux pratiques fondamentales de la religion d'Abraham. Au début de l'islâm, les Arabes continuèrent à se servir du mot hanîf pour désigner les musulmans qui étaient revenus à la religion d'Abraham.] de pratique facile".

39. Selon Abû Hurayra, le Prophète (sws) a dit : " La religion est de pratique facile. Que personne ne cherche à être trop rigoureux dans l'observance de la religion sinon il succombera à la tâche. En conséquence restez dans un juste milieu en cherchant à vous rapprocher de la perfection. Ayez bon espoir et appelez à votre aide la prière le matin, le soir et un peu aussi pendant la nuit."

Chapitre 31 - La prière est un acte de foi. De ces mots du Coran : { Dieu pour autant ne laissera pas perdre votre foi } sourate 2, verset 143, c'est-à-dire, les prières que vous avez faites en direction du Temple [Le Temple dont il est ici question est le temple de Jérusalem vers lequel, avant l'Hégire, les musulmans se tournaient pour faire la prière. Al-Bukhârî semble vouloir dire : Dans ce verset { Dieu pour autant ne laissera pas perdre votre foi }, le sens est : "Dieu ne laissera pas perdre les prières que vous avez célébrées en direction de Jérusalem". Le mot "foi" signifierait donc "prière". A plus forte raison, la prière fait-elle partie de la foi.].

40. Voici ce que rapporte Al-Barâ' : "Aux premiers temps de son arrivée à la Médine, le Prophète (sws) logea chez ses grands-parents - ou, suivant d'autres, chez ceux des Ansâr que lui étaient apparentés du côté maternel. Durant seize ou dix-sept mois, il fit la prière en se dirigeant vers le Temple de Jérusalem, bien qu'il eût préféré se tourner du côté de la Maison (de la Mecque) [A mettre en rapport avec le verset coranique : { Que de fois nous voyons ton visage virevolter en direction du ciel ! Eh bien ! que Je te tourne vers une direction de prière susceptible de te contenter ! } sourate 2, verset 144.]. La première prière qu'il fit dans cette direction fut une prière de l'après-midi. Un des fidèles du groupe qui venait de prier avec lui passa, en s'en allant, auprès d'un oratoire où d'autres fidèles étaient dans l'attitude de la prière : "Je jure par Dieu, leur dit-il, que je viens de prier avec l'Envoyé de Dieu (sws) et que nous étions tournés vers la Mecque." Aussitôt ces gens, tout en conservant la même attitude, se tournèrent vers la Ka'ba. Les juifs avaient vu avec plaisir que le Prophète (sws) se tournât, pour la prière, du côté du temple de Jérusalem, ainsi que les Gens du Livre ; aussi quand ils virent qu'il prenait comme direction la Ka'ba, ils le lui reprochèrent."
Al-Barâ a dit encore : "Certains fidèles étaient morts avant que la qibla [C'est-à-dire, la direction de la prière.] eût été changée. Ces musulmans qui avaient été tués en combattant, nous ne savions que penser de leur sort quand Dieu révéla : { Dieu pour autant ne laissera pas perdre votre foi } sourate 2, verset 143".

Chapitre 32 - De l'homme devenu bon musulman

41. Abû Sa`îd al-Khudrî a entendu l'Envoyé de Dieu (sws) dire : "Tout adorateur [Homme ou femme, s'entend] qui embrasse l'islâm et devient bon musulman, Dieu lui pardonnera toutes ses fautes passées. Pour les actions qui suivront, le compte en sera ainsi réglé : chaque bonne oeuvre sera affectée d'un coefficient allant de dix à sept cents [Chaque action des hommes, au jour du Jugement dernier, sera évaluée en poids et c'est ce poids qui sera multiplié par le coefficient indiqué ici. Cf. Coran, sourate 6, verset 161 ; sourate 2, verset 263.]. La mauvaise action ne sera comptée que pour sa valeur propre et il se peut même que Dieu la laisse complètement de côté."

42. Selon Abû Hurayra, l'Envoyé de Dieu (sws) a dit : "Tout individu parmi vous qui embrasse l'islâmet devient bon musulman, chacune des bonnes actions qu'il fera sera affectée d'un coefficient allant de dix à sept cents et chacune de ses mauvaises actions lui sera comptée pour sa valeur propre."

Chapitre 33 - Le culte qui plaît le plus à Dieu est celui qui est le plus régulier

43. `Âisha rapporte que le Prophète (sws) entra un jour chez elle alors qu'une femme s'y trouvait. "Qui est-ce ? demanda-t-il. - Une telle, répondit `Âisha ; puis elle énuméra toutes les prières que cette femme faisait. - Assez, s'écria le Prophète (sws). Vous ne devez que ce qui est dans la mesure de vos forces. Par Dieu ! le Très-Haut ne se lassera pas de vous entendre avant que vous ne vous soyez fatigués vous-mêmes. Le culte qui plaît le plus à Dieu, c'est celui que le fidèle peut persister longtemps à lui rendre."

Chapitre 34 - De l'accroissement de la foi et de sa diminution. - Des paroles du Coran : { Nous les grandîmes dans la guidance } sourate 18, verset 13. - { Pour que grandisse la foi des croyants } sourate 74, verset 31. - { Aujourd'hui J'ai parachevé pour vous votre religion } sourate 5, verset 3. Si on néglige quelque chose de la foi complète il y a donc la foi incomplète.

44. D'après Anas, le Prophète (sws) a dit : "Sortira du Feu (de l'Enfer), quiconque aura dit : il n'y a de dieu que Dieu et qui aura dans le coeur le poids d'un grain d'orge de bien. Sortira du Feu, quiconque aura dit : il n'y a de dieu que Dieu et qui aura dans le coeur le poids d'un grain de froment de bien. Sortira du Feu, quiconque aura dit : il n'y a de dieu que Dieu et qui aura dans le coeur le poids d'un atome [Suivant les lexicographes dharra signifie une petite fourmi dont le poids est si faible qu'il en faut cent pour faire contrepoids à un grain d'orge. Ce mot est aussi employé pour dire un de ces grains de poussière qui flottent dans l'air et que la lumière du soleil rend visible quand elle les éclaire fortement.] de bien."
Suivant une variante fournie par un isnâd différent, le mot foi doit remplacer le mot bien.

45. `Umar Ibn al-Khattâb rapporte qu'un homme d'entre les juifs lui dit : "Ô prince des Croyants, il est dans votre livre sacré un verset que vous récitez ; si ce verset nous avait été révélé à nous, peuple juif, nous eussions sûrement pris le jour où il a été révélé comme un jour de fête. - Quel est ce verset ? demanda `Umar. - Le voici, répondit le juif : { Aujourd'hui J'ai parachevé pour vous votre religion, parfait pour vous Mon bienfait en agréant pour vous l'Islâm comme religion } sourate 5, verset 3. - Nous connaissons, reprit `Umar, et le jour et le lieu où ce verset fut révélé au Prophète (sws) : c'était un vendredi pendant qu'il stationnait à `Arafa [Bien que `Umar ne le dise pas nettement, ce jour, comme l'indiquent les commentateurs, est devenu un jour de fête pour les musulmans puisque, d'une part le vendredi est le jour férié de la semaine, et que, d'autre part, c'est le jour de `Arafa, car la veille de la fête des Sacrifices (`îd al-adhâ) suivant nos idées, en est le jour même d'après la supputation habituelle des Arabes qui font commencer le jour la veille au moment du coucher du soleil.]."

Chapitre 35 - L'aumône légale est un des actes de l'islâm. - De ces mots du Coran : { Ils reçurent commandement de n'adorer que Dieu, en Lui vouant la religion foncière, en bon croyants originels, d'accomplir la prière, de s'acquitter de l'aumône légale, c'est là religion de droiture } sourate 98, verset 5.

46. Talha Ibn `Ubaydallâh a rapporté ceci : "Un homme des habitants du Najd, les cheveux en désordre, vint trouver l'Envoyé de Dieu (sws). Nous entendions tout d'abord le bruit de la voix de cet homme sans comprendre ce qu'il disait. Quand il se fut rapproché, nous nous aperçûmes qu'il interrogeait l'Envoyé de Dieu (sws) au sujet de l'islâm et que celui-ci répondait : "Cinq prières pendant le jour et la nuit. - En dois-je faire encore d'autres ? demanda l'homme. - Non, à moins que tu ne veuilles faire oeuvre surérogatoire. - Il y a aussi le jeûne du Ramadân, reprit l'Envoyé de Dieu (sws). - En dois-je faire d'autres ? ajouta l'homme. - Non, à moins de vouloir faire oeuvre surérogatoire, dit l'Envoyé de Dieu (sws) qui parla alors de l'aumône légale. - Dois-je payer autre chose ? répartit l'homme. - Non, à moins de vouloir faire oeuvre surérogatoire, répéta le Prophète (sws)." Alors l'homme s'en retourna en disant : "Par Dieu ! je en ferai rien de plus ni rien de moins." Le Prophète (sws) dit alors : "Ce sera un bienheureux si ce qu'il a dit est sincère."

Chapitre 36 - Suivre un convoi funèbre est un acte de foi

47. D'après Abû Hurayra, l'Envoyé de Dieu (sws) a dit : "Quiconque suivra le convoi funèbre d'un musulman comme acte de foi et en escomptant (la récompense divine), puis accompagnera le corps jusqu'à l'achèvement des prières et la mise en terre, recevra une double part de récompense, chacune de ces parts équivalant en poids à la montagne de Uhud. Celui qui s'en ira avant que le corps ne soit mis en terre ne profitera que de la moitié de cette récompense."
In fine, indication d'une confirmation par un autre isnâd.

Chapitre 37 - De la crainte qu'éprouve le Croyant de perdre, sans s'en douter, le fruit de ses oeuvres. Ibrâhîm at-Taymî a dit : "Jamais je n'ai mis en regard ce que je disais et ce que je pratiquais sans redouter d'être taxé de menteur." Ibn Abî Mulayka disait : "J'ai connu trente des Compagnons du Prophète (sws) qui tous, sans exception, craignaient qu'on ne les accusât personnellement d'hypocrisie et pourtant, aucun d'eux n'aurait prétendu avoir la foi d'un Gabriel ou d'un Mikâ'îl." On rapporte d'après al-Hasan (al-Basrî), qu'il disait : "Le vrai croyant la redoute (l'hypocrisie) ; seul l'hypocrite se croit à l'abri de ce danger." On doit se garder de persévérer dans les luttes fratricides et dans la rébellion, sans vouloir se repentir, parce qu'il est dit dans le Coran : { Ceux qui dans leurs agissements ne s'obstinent pas, maintenant qu'ils savent }sourate 3, verset 135.

48. Zubayd a dit : "Comme j'interrogeai Abû Wâ'il au sujet des Murji'ites [Ecole théologique qui estimait que la foi consistait uniquement dans la croyance du coeur en sorte qu'on pouvait avoir la foi tout en commettant des actes répréhensibles.], il me répondit : "Injurier un musulman, c'est faire acte de scélératesse ; le combattre, c'est faire acte de mécréance".

49. Selon Ùbâda Ibn as-Sâmit, l'Envoyé de Dieu (sws) étant sorti pour annoncer quelle était la Nuit du destin, deux hommes d'entre les musulmans se prirent de querelle à ce moment. "J'étais venu, dit alors le Prophète (sws), pour vous parler de la Nuit du destin, mais un tel et un tel s'étant pris de querelle, cela m'a fait oublier sa date, et il se peut que cette circonstance soit heureuse pour vous. Cherchez cette date entre les nuits des 26, 28 et 24 (du mois de Ramadân)".

Chapitre 38 - Des questions adressées par l'ange Gabriel au Prophète (sws) au sujet de la foi (al-îmân), de l'islâm, de la vertu (al-ihsân), de la connaissance de l'Heure (du Jugement dernier). Comment le Prpohète (sws) lui répondit, puis dit aux musulmans : "Gabriel est venu vous enseigner votre religion, et il a fait entrer tout cela dans votre religion." - des explications au sujet de la foi qui furent données par le Prophète (sws) à la députation des `Abd-al-Qays. - De ces mots du Coran : { Qui soupire après une religion autre que l'Islâm, cela de lui ne sera point accepté, et dans la vie dernière, il sera parmi les perdants } sourate 3, verset 85.

50. Abû Hurayra rapporte ceci : "Le Prophète (sws) s'étant un jour montré en public au peuple, un homme vint le trouver et lui dit : "Qu'est ce que l'îmân ? - C'est, répondit-il, croire en Dieu, à Ses anges, à Sa rencontre, à Ses envoyés et à la Résurrection. - Et qu'est-ce que l'islâm ? reprit l'homme. - L'islâm, dit le Prophète (sws), c'est le fait d'adorer Dieu, de ne point Lui donner d'associés, d'accomplir la prière, de s'acquitter de l'aumône légale prescrite, de jeûner pendant le Ramadân. - Qu'est-ce que l'ihsân ? ajouta l'homme. - C'est, répliqua-t-il, adorer Dieu comme si tu Le voyais, car Si tu ne Le vois pas, certes, Lui te voit. - Quand aura lieu l'Heure (du Jugement dernier) ? reprit l'homme. - Celui qui est interrogé sur ce point n'en sait pas plus que celui qui interroge. Ce que je vais te dire, c'est que les signes suivants annonceront sa venue : la fille esclave enfantera son maître ; les obscurs pasteurs de chameaux se feront élever des constructions de plus en plus hautes. Cette Heure est une des cinq choses que Dieu seul connaît." Ensuite le Prophète (sws) récita ce verset : { Certes Dieu tient pas devers Lui la science de l'Heure } sourate 31, verset 34. L'homme s'éloigna alors et comme le Prophète (sws) ordonnait de le faire revenir, on n'en retrouva pas la moindre trace. "Cet homme, dit le Prophète (sws), c'est Gabriel ; il est venu enseigner aux hommes leur religion."
Abû `Abdallâh (al-Bukhârî) ajoute : "A tout cela, le Prophète (sws) assigna la valeur d'article de foi."

Chapitre 39

51. Abû Sufyân a rapporté que Héraclius lui dit : "Je t'ai demandé s'ils augmentaient en nombre ou s'ils diminuaient et tu as prétendu qu'ils allaient en augmentant. Or, c'est bien là le propre de la foi de croître jusqu'à complète évolution. Je t'ai demandé si quelques-uns d'entre eux après avoir embrassé sa religion (la religion de Muhammad) s'en détournaient par aversion et la reniaient, et tu as prétendu que non. Et c'est bien ainsi qu'agit la foi : quand sa félicité pénètre dans les coeurs, personne ne la renie".

Chapitre 40 - Du mérite de celui qui, par scrupule, s'abstient de certaines choses à cause de sa religion

52. An-Nu`mân Ibn Bashîr rapporte qu'il a entendu l'Envoyé de Dieu (sws) s'exprimer ainsi : Certes, ce qui est licite est évident, et ce qui est illicite l'est également. Mais entre l'un et l'autre, il y a bien des choses équivoques, que peu de personnes savent (distinguer). Qui se garde de l'équivoque, purifie sa foi et son honneur. Quant à celui qui tombe dans l'équivoque, il est semblable au berger qui fait paître (ses troupeaux) aux alentours d'un territoire gardé ; il est bien près d'y pénétrer. Chaque roi ne possède-t-il pas un enclos gardé ? Ainsi, le champ gardé de Dieu Lui-même sur Sa terre, ce sont les choses qu'Il a rendues illicites. En vérité, il y a dans le corps humain un morceau qui, en bon état, permet au corps tout entier de prospérer et qui, en mauvais état, le corrompt en entier, c'est le coeur."

Chapitre 41 - Le payement du quint [C'est-à-dire, le cinquième du butin fait lors d'une conquête.] (al-khumus) est un acte de foi

53. D'après Abû Jamra : "Je fréquentais Ibn è Abbâs et il me faisait asseoir sur sa propre banquette. Un jour, il me dit : "Demeure avec moi [Probablement pour servir de truchement entre Ibn `Abbâs et les gens], je t'assignerai une part de mon bien." Il y avait deux mois que je restais chez lui lorsqu'il me dit : "Quand une députation des `Abd-al-Qays vint trouver le Prophète (sws) celui-ci demanda : "Qui sont ces gens ? - ou : Quelle est cette députation ? - Nous sommes des gens de Rabî`a. - Qu'ils soient les bienvenus ! s'écria le Prophète (sws), les gens - ou les députés - qui viennent sans y être contraints et sans regrets. - Ô Envoyé de Dieu, répondirent-ils, il nous est impossible de venir vers toi excepté durant les mois sacrés [Par mois sacrés, il faut entendre ceux de Muharram, Rajab, Dhû al-Qi`da et Dhû al-Hijja, durant lesquels les Arabes cessaient théoriquement tout combat.], parce que entre toi et nous se trouve cette tribu de la race de Mudar dont les membres sont mécréants. Ordonne-nous quelque prescription formelle que nous ferons connaître à ceux que nous avons laissé derrière nous, et qui fasse que nous entrions au Paradis." Puis ils le questionnèrent au sujet des boissons. Le Prophète (sws) leur prescrivit quatre choses et leur en interdit quatre autres. Il leur enjoignit d'abord de croire à Dieu seul et ensuite il ajouta : "Savez-vous ce qu'est la foi en Dieu seul ? - Dieu et Son Envoyé, répondirent-ils, en savent plus que nous sur ce sujet. - Eh bien, dit-il, cela consiste à attester qu'il n'y a d'autre dieu que Dieu et que Muhammad est l'Envoyé de Dieu". Il leur ordonna ensuite d'accomplir la prière, de s'acquitter de l'aumône légale et de faire le jeûne de Ramadân. Puis il leur ordonna de donner le quint du butin." Il leur interdit quatre choses, savoir : de se servir de jarres dites hantam, de gourdes, de tonneaux de palmier et d'outres enduites de résine - ou suivant d'autres, enduites de poix [Et ce, par crainte que les boissons qu'elles contiennent ne fermentent rapidement et deviennent légalement impropres à la consommation.]. - Et il ajouta : "Retenez bien ces prescriptions et transmettez-les à ceux que vous avez laissés derrière vous."

Chapitre 42 - Au sujet des traditions : Les actes ne valent que par l'intention. - (Les actes ne valent qu') en escomptant la rétribution divine. Chacun ne sera rétribué que selon ce qu'il a entendu faire. Ceci s'applique à la foi, à l'ablution, à la prière, à l'aumône légale, au pèlerinage, au jeûne et aux actes juridiques. - On trouve dans le Coran : { Dis : chacun agit à son mode } sourate 17, verset 84, c'est-à-dire conformément à ses intentions. - La dépense que l'homme fait pour l'entretien de sa famille en escomptant la rétribution de Dieu lui sera comptée comme aumône. - Le Prophète (sws) a dit : "...Mais il reste le jihâd et l'intention".

54. `Umar Ibn al-Khattâb rapporte que l'Envoyé de Dieu (sws) a dit : "Les actions ne valent que par l'intention. Chacun ne sera rétribué que selon ce qu'il a entendu faire. A celui qui aura accompli l'Hégire en vue de Dieu et Son Envoyé, son Hégire lui sera comptée pour Dieu et Son Envoyé. Quant à celui qui aura accompli l'Hégire pour obtenir quelque bien en ce bas monde, ou pour épouser une femme, son Hégire lui sera comptée selon ce qu'il recherchait alors."

55. Selon Ibn Mas`ûd, le Prophète (sws) a dit : "Lorsqu'un homme dépense pour l'entretien de sa famille et qu'il le fait en vue d'être rétribué par Dieu, l'argent qu'il aura ainsi dépensé sera compté comme une aumône."

56. Sa`d Ibn Abî Waqqâs rapporte que l'Envoyé de Dieu (sws) a dit : "Tu ne dépenseras rien pour l'entretien des tiens sans en être récompensé si tu as eu en vue la face de Dieu. Tu seras même récompensé pour la bouchée que tu auras mise dans la bouche de ta femme."

Chapitre 43 - de ces mots du Prophète (sws) : "La religion, c'est la sincérité envers Dieu, envers Son Livre, envers Son Envoyé, envers les chefs des musulmans, et le commun peuple parmi eux." - De ce passage du Coran : { Pourvu qu'ils soient sincères envers Dieu et Son Envoyé } sourate 9, verset 91.

57. Jarîr Ibn `Abdallâh rapporte ce qui suit : "J'ai prêté serment d'obéissance à l'Envoyé de Dieu (sws) en prenant l'engagement d'accomplir la prière, de m'acquitter de l'aumône légale et d'aider de mes bons conseils tout musulman."

58. Ziyâd Ibn `Ilâqa a dit : "J'ai entendu Jarîr Ibn `Abdallâh raconter que, le jour de la mort d'al-Mughîra Ibn Shu`ba, après s'être levé, avoir loué et glorifié Dieu, il prononça les paroles suivantes : "Votre devoir est de craindre Dieu seul, qui n'a pas d'associé, d'être dignes et calmes jusqu'à ce qu'un nouveau gouverneur vienne, et il ne saurait tarder à venir." Ensuite, il ajouta : "Implorez le pardon divin pour votre gouverneur défunt ; car lui-même aimait à pardonner." Enfin, il termina ainsi : "Ces préliminaires terminés, je vous annonce que, jadis, j'allai trouver le Prophète (sws) et lui dis : Je viens prêter serment d'obéissance au titre de l'islâm. Il me prescrivit alors d'observer les principes fondamentaux de l'islâm et m'imposa en outre le devoir de bien conseiller chaque musulman. Je souscrivis à tout cela. Par le Seigneur de ce lieu de prière ! ce sont de sages conseils que je vous donne en ce moment." Ayant ensuite demandé pardon de ses fautes à Dieu, Jarîr descendit de la chaire."

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