lundi 16 septembre 2013

Le top 10 des fausses idées reçues sur l'islam

1. Celui qui se fait sauter pour Allah aura droit à 72 vierges au paradis.
Faux. Le suicide est strictement interdit dans l'Islam
Allah le Très Haut a dit : « Et ne vous tuez pas vous-mêmes. Allah, en vérité, est Miséricordieux envers vous. » (Coran, 4 :29-30 )
Celui qui sera au paradis aura droit, c'est vrai, à 72 vierges. Il aura même droit à 73 vierges s'il le veut, ou même 74, ou même 75, ou 76, ou même 77... Au paradis, on a le droit à tout ce que l'on veut, c'est le principe du paradis.

2. Les musulmans adorent le prophète Muhammad.
Faux. Contrairement au christianisme, dans l'Islam, seul Dieu est digne d'adoration, il est au dessus de toute la création. Tous les prophètes sont des humains. Et tous les humains, y compris les prophètes, sont les esclaves de Dieu, qu'ils le veuillent ou non. Quand je dis esclave, cela n'a pas un sens péjoratif mais sert juste à marquer la différence énorme entre le créateur et sa création. On n'adore pas la création mais uniquement le créateur. Il n'y a rien au dessus du créateur, il n'y a rien qui a crée le créateur, c'est la définition même du créateur. Adorer son créateur est naturel, celui qui refuse de reconnaître qu'il y a quelque chose de supérieur à tout ce qu'il voit autour de lui est quelqu'un dont le coeur est plein d'orgueil.
D'ailleurs, pour devenir musulman, il faut dire "Il n'y a de divinité que Dieu et Muhammad est son serviteur et son messager" 
Les musulmans ne divinisent donc pas du tout Muhammad, qui est un humain comme vous et moi, et ne sont pas tombés dans l'idolâtrie comme les chrétiens qui divinisent Jésus. Cela n'empêche pas de vouer un très grand respect à ces deux derniers en tant que prophètes.

3. Celui qui quitte l'Islam doit être tué.
Faux dans l'immense majorité des cas. Vrai sous certaines conditions.
Un verset stipule : « Nulle contrainte en religion ! Car le bon chemin s'est distingué de l'égarement. » (Coran, 2:256)
Un autre  « Si ton Seigneur l’avait voulu, tous ceux qui sont sur la terre auraient cru.  Est-ce à toi de contraindre les gens à devenir croyants ? » (Coran, 10:99)
 Dans le cas exceptionnel où nous sommes dans une situation de guerre, c'est tout à fait vrai, car celui qui quitte sa religion se rend coupable de traîtrise aux yeux de toute une communauté et menace la sécurité de beaucoup de personnes. Et dans toutes les sociétés qui ont existé sur cette planète, pas seulement dans l'Islam, les traîtres ont toujours écopé des peines les plus lourdes.

4. Les musulmans prient une pierre noire.
La structure cubique recouverte d'une soie noire brodée de versets du Coran en fils d'or qui se trouve à la Mecque est totalement vide et ne représente rien, si ce n'est un marqueur, un point de compas où tourner sa tête pour prier. Dans le Coran, Dieu a dit, n'adorez que Dieu, uniquement Dieu et quand vous priez, tournez la tête vers la Kaaba. Donc on tourne notre tête vers la Kaaba, point. C'est un symbole d'unité des croyants et aussi pour distinguer l'Islam de toutes les autres religions. Cette Kaaba a une histoire particulière, elle a été construite par Abraham et son fils Ismael. Plus tard, c'est dans cette Kaaba que se trouvaient les Idoles que les Mecquois divinisaient jusqu'au jour où Muhammad a détruit toutes les Idoles et a dit : ceci est maintenant le temple de Dieu, ne priez que le Seigneur de l'univers, créateur de toutes choses, et pas les objets matériels. Le fait qu'elle soit vide est donc symbolique. Dans l'un des côtés de ce cube se trouvent enchâssés plusieurs fragments de météorite : "la pierre noire" qui n'ont absolument aucune signification, si ce n'est que ce sont des reliques que les musulmans laissent à leur place en souvenir. C'est l'ange Gabriel qui l'a apportée à Abraham pour terminer la construction de la Kaaba car il manquait une pierre pour terminer l'édifice. Les morceaux de la pierre noire qui a été cassée sont une relique, pas une idole, jamais personne n'a adoré cette pierre et il faut aussi savoir que la pierre noire était blanche à l'origine en venant du paradis, mais elle a été noicie par les péchés des hommes. Les fragments se trouvent dans l'un des murs, sur le côté, pas à l'intérieur, l'intérieur est absolument vide, or on tourne notre tête en direction de l'intérieur, jamais en direction de la pierre. La pierre a même été volée et a passé 20 ans au Bahrein mais les gens ont continué à prier en tournant leur tête vers la Kaaba, sans la pierre. Le prophète a dit : "Une seule goutte de sang d'un musulman vaut plus que toute la Kaaba entière" Ainsi, la Kaaba n'a aucune valeur, si un jour elle est détruite, nous la reconstruiront comme cela a déjà été fait plusieurs fois dans le passé. Attention, ça n'est pas parce que l'on prie en direction de quelque chose qu'on divinise la chose. La tentation est grande de le croire pourtant c'est totalement faux, les juifs tournent leur visage en face du mur des lamentations, ils ne divinisent pas le mur. On adore celui qui a crée la Kaaba, celui qui a crée la pierre noire, celui qui a crée les prophètes, celui qui a crée tout ce qu'il y a dans les cieux et sur la terre, c'est-à-dire Dieu (=Allah en arabe). Diviniser la Kaaba serait contradictoire avec presque 99% des versets du Coran. La Kaaba représente la direction vers laquelle on doit tourner nos têtes lorsque on prie pour éviter le chaos lorsqu'on est nombreux avec chacun qui prie dans n'importe quelle direction. Il est impossible de détruire une direction. Pour l'histoire, le prophète Muhammad pendant 14 ans, de même que Jésus avait l'habitude de tourner sa têtevers Jérusalem pour prier jusqu'au jour où Dieu a envoyé un verset pour changer cette direction vers la Mecque.

5. Les femmes sont inférieures aux hommes dans l'Islam.
Faux. Les femmes sont strictement égales aux hommes. Mais les femmes ne sont pas identiques aux hommes. Chacun ont des droits et des devoirs différents. La femme doit un respect à son mari mais en contrepartie, l'homme se doit de subvenir aux besoins de sa femme. Dans certains cas, le témoignage de l'homme vaut le double de la femme, dans d'autres cas, c'est l'inverse, le témoignage de la femme vaut le double de celui de l'homme.

6. L'Islam est une religion intolérante.
Vrai !
L'Islam ne tolère pas les abus, les meurtres, les viols.
L'Islam ne tolère pas les drogues, l'alcool, le vol.
L'Islam ne tolère pas la fraude, l'extorsion, l'exploitation.
L'Islam ne tolère pas les génocides, la souffrance, la pauvreté.
L'Islam ne tolère pas le racisme, la discrimination, la corruption.
L'Islam ne tolère pas l'oppression, l'inégalité et l'injustice.
Et tout musulman qui tolère ces choses n'est pas un bon musulman.
Un bon musulman est forcément intolérant.
L'Islam est aussi tolérant dans certains domaines.
Par exemple, chacun est libre de pratiquer sa religion, nous n'avons pas le droit de forcer les autres à devenir musulmans.

7. Les femmes portent le voile parce qu'elles sont forcées par leur mari.
Faux. Elles portent le voile en soumission à Dieu, pas en soumission aux hommes.
Si les femmes sont contraintes par les hommes de porter le voile, qui force les hommes à porter la barbe ?


8. Les musulmans ne mangent pas du porc parce que c'est sale et ça donne des maladies.
Faux. Nous ne mangeons pas de porc parce que Dieu a dit que nous ne devons pas manger de porc.
Et nous obéissons à Dieu. Point.
Ça n'est pas pour des raisons sanitaires.
Sinon les convertis à l'Islam qui ont mangé du porc toute leur vie seraient bien désavantagés.
Il ne nous est pas expliqué pourquoi nous ne devons pas manger de porc mais mon avis personnel c'est que c'est pour mieux nous distinguer des autres croyants et des incroyants.

9. Les musulmans iront tous au paradis.
Faux. Seul Dieu sait qui va au paradis et qui ne va pas au paradis. Mais ça ne veut pas dire que la religion ne vaut rien du tout. Au contraire, une chose est sûre : le musulman qui croit en un seul Dieu, ne lui donne pas de partenaires et n'associe rien d'autre à Dieu et qui prie 5 fois par jour et qui pratique les bonnes oeuvres ira au paradis. Et le non-musulman a de très grandes chances de ne pas y aller. Vous allez me dire, oui mais c'est pareil dans toutes les religions ! Eh oui ! A vous de choisir la bonne religion ! Vous êtes des grands maintenant !
Un contre-exemple : Un musulman qui tue un autre musulman volontairement ne verra jamais le paradis. Il demeurera en enfer éternellement. Pour les autres péchés graves, il passera un certain temps en enfer mais après avoir purgé sa peine, il ira au paradis.
Mais encore une fois, Dieu fera ce qu'il veut.

10. C'est le prophète Muhammad qui a écrit le Coran.
Faux. Le prophète Muhammad était un illettré, il ne savait ni lire, ni écrire. Il a reçu la révélation de l'Ange Gabriel (car Dieu est trop supérieur pour s'adresser directement à un humain, il envoie ses anges, êtres parfaits) Le Coran a été dicté par le prophète et apprit par coeur par ses compagnons et il a aussi été entièrement écrit par des scribes alors que le prophète était encore vivant. Une fois mort, les feuilles ont été recueillies et compilées par le Calife Uthman pour former le Coran. Dans le Coran, il est dit que Dieu assure lui même la protection des écritures. Tous les exemplaires du Coran dans le monde sont identiques à la lettre près, il n'en existe qu'une seule version, ce qui n'est pas le cas d'autres textes saints comme la bible par exemple.

Et en bonus :
11. Les musulmans sont des Arabes.
Faux. Seulement 20% des 1.5 milliards de musulmans sur cette planète sont Arabes.

Le Voile

 La Femme Musulmane observe le voile légal chaque fois qu'elle sort de sa maison ; c'est l'habit islamique que les textes du Saint Coran et les Hadiths du Messager d'Allah  ont déterminé sans équivoque. Elle ne doit pas quitter sa maison ou apparaître devant des hommes , autres que ceux qui lui sont interdits en mariage, parfumée ou maquillée. Elle sait que le Saint Coran a catégoriquement interdit de tels actes.

{ Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qu'en paraît et qu'elles rabattent leurs voiles sur leurs poitrines ; et qu'elles ne montrent leurs atours qu'à leurs maris ou à leurs pères ou à leurs frères ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs maris, ou aux femmes musulmanes ou aux esclaves qu'elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants, ou aux garçons impubères qui ignorent tout des parties cachées des femmes. Et qu'elles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que l'on sache ce qu'elles cachent de leurs parures. Et repentez-vous tous devant Allah, Ô croyants ! afin que vous récoltiez le succès } [Sourate 24 - Verset 31 ]

La femme musulmane consciente ne fait donc pas partie de cette catégorie de femmes sous-habillées que connaît la société moderne, des femmes égarées et déviées de la voie d'Allah  ; par contre la femme musulmane tremble de peur de la terrible image tracée par le Messager d'Allah  sur ces femmes dévoilées et maquillées qui vivent dans la débauche et la corruption morale :
« Je n'ai pas vu pire que deux catégories d'habitants de l'enfer, ceux avec des fouets semblables aux queues de vaches et dont ils se servent pour fouetter les gens ; et la deuxième composée de femmes nues, vaniteuses dont les têtes ressemblent aux dos de chameaux à cause de leurs toilettes artificielles ; elles n'auront guère accès au Paradis et ne peuvent même pas sentir sa brise car elle est si distante » [Rapporté par Muslim].
La femme musulmane mûre, qui a appris l'Islam pur et grandit dans un milieu sain sous sa coupole, n'observe pas le voile islamique par tradition ou habitude, mais elle l'observe par conviction et avec un coeur plein de foi dans le commandement d'Allah le Tout Puissant.
Elle est convaincue que cette religion est révélée par Allah  pour préserver la femme de la séduction, de la dépravation et de l'égarement. Elle l'accepte par conséquent avec un esprit satisfait, un coeur serin et une profonde conviction tel fut le cas des femmes des Muhajirs (les émigrés de Makka Al Mukarrama) et des Ansars (les partisans du Prophète à Al Madina Al Munawara) le jour où Allah  révéla son commandement qui trancha sur cette question une fois pour toute.
Al Bukhari rapporta que Aicha [qu'Allah soit satisfait d'elle] mère des croyants disait :
« Qu'Allah ait en sa miséricorde les premières femmes Muhajirs (les femmes émigrées) quand Allah dit: Qu'elles rabattent leur voile sur leur poitrine elles coupèrent leurs robes pour les rabattre sur leurs poitrines . Dans une version de Al Bukhari aussi : « Elles coupèrent leurs robes à partir des bordures pour en voiler le visage ».

Dans une version rapportée par Safiya bent Chayba  [qu'Allah soit satisfait d'elle]:
« Nous nous trouvions chez Aicha en train de parler des bienfaits des femmes de Kuraich quand Aicha dit : les femmes de Kuraich ont des bienfaits sur nous et par Allah je n'ai jamais vu mieux que les femmes des Ansars ni plus croyantes en la révélation ! la sourate de la Lumière fut révélée: " Qu'elles rabattent leur voile sur leur poitrine " et les hommes se tournèrent vers elles leur récitant les versets révélés par Allah sur leur sujet, chaque homme en récitait à sa femme, sa fille, sa soeur et à toute femme proche ; toutes les femmes s'exécutèrent et utilisèrent les tissus de voyage pour se voiler en toute conviction par les révélations d'Allah ; elles suivirent le Messager d'Allah toutes voilées » [Rapporté par Muslim].

Qu'Allah  ait les femmes Muhajirs et Ansars dans sa miséricorde, elles ont une foi solide et un Islam sincère. Elles se sont soumises au Coran dès sa révélation !
Toute croyante sincère en Allah  et en son Messager  doit suivre l'exemple de ces femmes vertueuses et observer ainsi le voile islamique distingué sans porter d'intérêt aux femmes nues et maquillées autour d'elles.
Ceci me rappelle la brave position d'une fille universitaire musulmane voilée qui n'est pas moins exemplaire que les femmes Muhajirs et Ansars. Un reporter, visitant l'université de Damas, lui demanda la raison de son voile et comment elle supporte la chaleur infernale de l'été, elle lui répondit :  « Dis : le feu de l'enfer est plus infernal ».
C'est par de telles filles musulmanes conscientes et pures que les familles musulmanes sont fondées et que les générations futures sont éduquées et que les hommes constructeurs sont formés ; et elles sont nombreuses louange à Allah .
Le voile islamique n'est pas une innovation de l'Islam, toutes les religions d'Allah  avaient incité la femme à se voiler avant l'avènement de l'Islam et c'est ce que nous démontre ce qui reste de ces religions qui ont été altérées et dénaturées.
Nous constatons cela dans le décent habit des nonnes chez les chrétiens vivant dans les pays islamiques ou occidentaux et dans la coiffure de la femme chrétienne chaque fois qu'elle se rend à l'église. Le désaveu impudique actuel du droit de la femme au voile est un désaveu de toutes les religions divines depuis celle d'Abraham, Moise, Jésus [sur eux la paix] jusqu'à la religion pure de l'Islam.
C'est un désengagement de la religion d'Allah  l'Unique qui la révéla à l'humanité entière pour tous les temps, la religion annoncée par son Messager , génération après génération, afin d'enraciner les valeurs de droiture, de vertu et du bien dans l'esprit humain et guider l'homme sur son chemin, le chemin de l'unité et de la soumission à sa volonté :

{ Les hommes ne formaient (à l'origine) qu'une communauté. Puis ils divergèrent. Et si ce n'était une décision préalable de ton Seigneur, les litiges qui les opposaient auraient été tranchés } [ Sourate 10 - Verset 19 ]
{ "Ô Messagers ! Mangez de ce qui est permis et agréable et faites du bien. Car Je sais parfaitement ce que vous faites. Cette communauté, la vôtre, est une seule communauté, tandis que Je suis votre seigneur. Craignez--moi donc" } [ Sourate 23 - Versets 51-52 ]
{ Et celle (la vierge Marie) qui avait préservé sa chasteté ! Nous insufflâmes en elle un souffle (de vie) venant de Nous et fîmes d'elle ainsi que de son fils, un signe pour l'univers. Certes, cette communauté qui est la votre est une communauté unique, et Je suis votre Seigneur. Adorez-moi donc. } [ Sourate 21 - Versets 91-92 ]

Mohammad Ben Jamil Zino

Hégire

L'Hégire (arabe : هجرة [hiǧraʰ], « exil » ; « rupture » ; « séparation ») désigne le départ des compagnons de Mahomet de La Mecque vers l'oasis de Yathrib, ancien nom de Médine, en 622.
Le terme signifie en arabe « émigration » ; le sens de « rupture de liens » est parfois rencontré. Cet événement crée une rupture fondamentale avec la société telle qu'elle était connue des Arabes jusqu'alors. Mahomet vient en effet de rompre un modèle sociétal établi sur les liens du sang (organisation clanique), vers un modèle de communauté de croyance. Dans ce nouveau modèle où tout le monde est censé être « frère », il n'est plus permis de laisser à l'abandon le démuni ou le faible, comme cela était le cas avant. Les clans puissants de La Mecque vont tout faire pour éliminer cette nouvelle proposition de société diminuant leur pouvoir. En effet, l'égalité entre les croyants est proclamée lors de la rédaction de la constitution de Médine, qu'ils soient libres ou esclaves, Arabes ou non-Arabes.
De par l'importance de cet événement, le calendrier musulman démarre au premier jour de l'année lunaire où l'Hégire a lieu, ce qui correspond au 16 juillet 622.

L'exil à Yathrib

Selon la tradition, Mahomet reçoit des messages d'Allah (traduction de Dieu en arabe), par l'intermédiaire de l'ange Gabriel en 610. Ainsi commence sa mission prophétique. Il est rejoint par plusieurs compagnons mais ceux-ci font l'objet de violences et de pressions de la part des marchands de La Mecque, dont le pouvoir est mis à mal par la nouvelle religion. Ces derniers auraient craint une diminution de leurs revenus tirés des pèlerins venus de toute la péninsule d'Arabie prier les idoles du sanctuaire de la ville, la Kaaba.

Après avoir envisagé de quitter La Mecque pour l'oasis de Taïf, à une centaine de kilomètres au sud, Mahomet est approché par des disciples originaires de Yathrib (la future « Médine »), une autre ville-oasis située à 400 km au nord, l'invitant plutôt à choisir leur cité.
Le 23 juin 622, à Aqaba, près de La Mecque, les représentants de Yathrib signent avec Mahomet une alliance, le Pacte d'Aqaba, et acceptent d'accueillir ses disciples mecquois. Peu après, une poignée de fidèles de Mahomet partent de La Mecque ce qui marque le début de l'Hégire. La date du premier départ est fixée postérieurement au 16 juillet (sur le calendrier julien, ce qui correspond au 19 juillet sur l'actuel calendrier grégorien) par le calife Omar au moment de l'élaboration du nouveau calendrier musulman. Mahomet part de La Mecque vers Yathrib le 9 septembre. Il est parmi les derniers musulmans à quitter la ville et arrive à Yathrib le 24.

samedi 7 septembre 2013

Aïd al-Adha

L'Aïd al-Adha ou 'Eïd el-Adha (en arabe عيد الأضحى, « fête du sacrifice »), appelé aussi Aīd al-Kabīr (العيد الكبير « la grande fête » , par opposition avec l'Aïd el-Fitr appelé aïd el-seghir, ou petit aïd), est la fête la plus importante de l'islam. Elle a lieu le 10 du mois de dhou al-hijja, le dernier mois du calendrier musulman, après waqfat Arafa, ou station sur le mont Arafat et marque chaque année la fin du hajj.
Cette fête commémore la soumission d'Ibrahim (Abraham dans la tradition juive) à son Dieu, symbolisée par l'épisode où il accepte d'égorger son alors unique fils Ismaël1 sur l'ordre de Dieu. Après son acceptation de l'ordre divin, celui-ci envoie l'archange Gabriel qui substitue au dernier moment l'enfant par un mouton qui servira d'offrande sacrificielle. En souvenir de cette soumission totale d'Ibrahim à son Dieu, les familles musulmanes sacrifient un animal selon les règles en vigueur.

jeudi 5 septembre 2013

Le Coran ordonne-t-il de frapper sa femme ?

Question :  Les détracteurs de l'Islam se réfèrent souvent, lorsqu'ils s'attaquent au Coran, à un passage du verset 34 de la Sourate An Nissâ ("Les Femmes"), qui dit :
"(…)Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d'elles dans leurs lits et frappez-les. Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Allah est certes, Haut et Grand."
Pouvez-vous nous éclairer sur le sens et la portée réelle de ce passage coranique ?

Réponse :
Déjà, la première chose sur laquelle je voudrai insister, c'est que le Livre d'Allah  ne dit en aucun cas aux croyants de quitter le lit conjugal lorsqu'ils en ont envie, ni de battre leurs femmes lorsqu'ils en ont envie. Affirmer le contraire est une calomnie sur le livre d'Allah .

Le Coran nous dit clairement à propos de l'attitude à avoir envers l'épouse : "Et comportez- vous convenablement envers elles. Si vous avez de l'aversion envers elles durant la vie commune, il se peut que vous ayez de l' aversion pour une chose où Allah a déposé un grand bien." [ Sourate 4 - Verset 19 ]
Le Prophète Mouhammad  disait pour sa part :  "Qu'un croyant n'ait pas de l'aversion envers une croyante, s'il déteste en elle un comportement, qu'il agrée d'elle un autre comportement."
Le Coran, évoquant les liens intimes entre les époux, dit encore : " Elles sont un vêtement pour vous et vous êtes un vêtement pour elles."(Sourate 2 / Verset 187)
Le prophète  avait par ailleurs confirmé les propos du compagnon Salmane al Fârissi  qui disait à Abu Ed-dardâ : "Sache qu'Allah a des droits sur toi, que ton "nafs" (ta personne) a des droits sur toi et que ton épouse a des droits sur toi, alors donne à chacun d'eux son droit" (Il lui avait dit cela, lorsque, sous prétexte de se rapprocher de son Seigneur, Abu Ed-dardâ'  avait délaissé la part de sa femme, au point où celle-ci s'en était plainte en disant qu'il n'avait plus envie des biens de cette vie. (Hadith relaté par Al Boukhâri et d'autres).)

Tels est la teneur des Textes Sacrés de l'Islam vis-à-vis du comportement habituel que devrait avoir le mari musulman envers son épouse et vice versa.
A vrai dire, tout comme l'Islam responsabilise l'homme, il responsabilise également la femme, étant donné que les deux se tiendront debout devant Allah  le Jour du Jugement et tous deux devront rendre des comptes sur leurs comportements. Ainsi, tout comme l'homme doit observer les droits que son épouse a sur lui, son épouse doit elle aussi observer les droit qu'a son mari sur elle.
Allah  dit bien: "Elles ont des droits équivalents à leurs obligations, conformément à la bienséance." (Sourate 2 / Verset 228)
Ainsi, il n'est autorisé ni à l'homme, ni à la femme de manquer aux droits qu'a leur conjoint(e) sur lui (elle). Telle est la règle générale de l'islam. Et à ce titre, l'homme n'a nullement le droit de lever sa main sur sa femme car cela est contraire au comportement convenable citée dans le Coran.  Maintenant, si la femme se montre "Nâshizah" (rebelle) vis-à-vis de son mari, que peut faire ce dernier, étant donné que lui aussi a des obligations et que chacun sera jugé selon son acte, et non selon l'acte de l'autre ?
Allah  dit bien dans le Coran : "Entraidez-vous dans l'accomplissement des bonnes œuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression." (Sourate 5 / Verset 2)
Et le Prophète Mouhammad a dit  "Que l'un de vous ne soit pas un "suiveur" qui dit : "Je suis comme les autres. S'ils font du bien, je le fais et s'il font du mal, je le fais". Mais soyez indépendants en faisant du bien lorsque les autres le font et en évitant leur mal lorsqu'ils font du mal." (Rapporté par Et-tirmidhi, qui l'a agréé)
Que peut donc faire le mari dans ce cas là ? A-t-il le droit de manquer à ses obligations ?
Dans le verset 34 de la Sourate 4, Allah  exprime clairement que le mari n'est pas du tout dispensé de ses obligations, qu'il y a toujours un moyen de corriger cela en ayant recours à la "maw'idha" (l'exhortation), mais qu'il n'a nullement le droit, ni de quitter son lit conjugal pour cela, ni de lever le moindre doigt. Le verset en question dit bien : "Et quant à celle dont vous craignez la rébellion, exhortez-les".
Maintenant, si l'exhortation ne donne pas ses fruits et l'épouse continue à s'entêter, là, Allah  autorise à l'époux de manquer à un de ses devoirs et de ne pas partager sa couche avec elle.
Le verset dit : "Eloignez-vous d'elles dans leurs lits."
Et ceci, comme l'ont bien compris les savants, en dormant dans la même chambre et non ailleurs car tant qu'ils sont ensembles, cela pourrait arranger les choses.
Allah  dit à propos de la "Iddah" (délai d'attente) du "Talâq" (divorce) qu'il ne faut jamais faire sortir l'épouse durant cette période de son domicile, pour la raison qu'Il a Lui-même donnée : "Tu ne sais pas si d'ici là Allah ne suscitera pas quelque chose de nouveau !" (Sourate 65 / Verset 1) Et la "chose nouvelle" évoquée dans ce verset est bien la réconciliation.
Le Prophète Mouhammad  comme le rapporte la Tradition Prophétique, avait déjà eu recours à cette deuxième étape, et ce, durant un mois, jusqu'à ce que les versets de la Sourate "Al Ahzâb" s'adressant à ses épouses soient révélés, leur proposant de choisir entre rester avec le Prophète  et corriger par conséquent leur comportement et entre le divorce (Pour plus de détails sur ce choix, revenir aux versets en question (28 et 29 de la sourate 33) et à ceux de la sourate "Et-tahrîm" (Sourate 66).)
Maintenant, si malgré cela, cette étape n'apporte pas non plus de solutions, cela signifie que nous sommes face à une situation très délicate. En effet, la rupture ("shiqâq") n'est pas loin et c'est la femme qui en est la cause dans ce cas-ci. Que faire dans alors ?
La suite le dit : "Et frappez-les." Que veut dire ce texte ? Incite-t-il a frapper l'épouse ou le conseille-t-il, étant donné que c'est d'une forme impérative qu'il s'agit ici ?
Et bien on ne l'a pas compris ainsi, et ce, à partir du contexte même dans lequel ce passage a été révélé, du style coranique et des Hadiths prophétiques qui traitent de la question.
En effet, le grand Imam Tâbi'î (de la génération qui suit celle des Compagnons du prophète  'Atâa, qui a une très grande renommée entre les savants et est un très grand interprète du Coran, affirme : "Qu'il ne la frappe pas, même s'il lui donne un ordre et elle ne lui obéit pas!"
L'Imâm Ibn Al Arabi, le grand juge Malékite, réplique en disant : "Cela provient de la compréhension bien profonde de 'Atâa !"
Puis, il argumente cela, comme je vais le détailler un peu plus loin.
L'Imam Echâfi'î  dit clairement dans "Kitâb Al Umm" (ses propos sont repris par Al Fakhr Ar-râzi  dans son exégèse, le célèbre Tafsir Kabir") : "Le fait de frapper est, dans ce cas extrême, autorisé mais le fait de ne pas la toucher est la meilleure solution!"
Et malgré mes nombreuses lectures, je ne suis tombé sur aucun savant ayant un poids chez les oulémas musulmans qui incite à frapper sa femme dans ce même cas extrême.
Bien au contraire j'ai même lu chez Al Âlûssi, dans son "Roûh Al Ma'âni", ainsi que chez Eç-çâboûni dans ses "Ahkâmou al Qourân", l'accord entre les savants sur le fait que ne pas frapper dans ce cas est la meilleure solution et le meilleur exemple.
En effet, le Prophète Mouhammad  dit : "Le meilleur d'entre vous est le meilleur envers ses épouses".
Dans un autre hadith, il dit clairement concernant le fait de frapper sa femme dans ce cas extrême : "Les meilleurs de vous ne frapperont pas".
Et dans un autre Hadith, il est relaté que, lorsque des maris avait frappé leurs épouses dans ce même cas extrême et que celles-ci étaient allées se plaindre auprès des épouses du Prophète Mouhammad  celui-ci avait donné un prêche dans lequel il évoqua que de nombreuses femmes étaient venues se plaindre de leurs maris. Il dit alors :"Ceux-là (ces maris) ne sont pas les meilleurs d'entre vous." (Hadith authentique rapporté par Esh-shâfi'î, Ibn Mâjah, Ibn Hibbân et d'autres.)
Est-ce que cela contredit le passage du Coran en question ? Si l'on a une bonne maîtrise du style coranique, on comprend très bien qu'il n'y a aucune contradiction ici. En effet, on se trouvait déjà dans une étape où le simple fait de lever le moindre doigt constituait un péché en soi. Et nous sommes passés de l'interdiction au verbe employé à l'impératif qui est "idriboûhounna": "Frappez-les."
Cet usage est connu en arabe sous l'appellation de "Al Amru ba'da ennahy" (l'ordre qui suit une interdiction). Que signifie ce genre d'emploi ? Je vais citer deux exemples dans le Coran qui permettent clairement de comprendre la règle ainsi que le style employés.  Le premier concerne le fait de chasser durant le pèlerinage.
Le verset dit clairement : "Ô vous qui avez cru, ne chassez pas en étant en état de sacralité." (Sourate 5 / Verset 95)
Après cette interdiction, un verset révélé plus tard dit : (Traduction littérale) "Une fois désacralisés, chassez !" (Sourate 5 / Verset 2)
Nous nous trouvons ici dans une situation similaire : Nous étions dans un moment d'interdiction. Et lorsque ce moment fut achevé, le verbe "içtâdoû" ("Chassez !") a été employé à la forme impérative. Devons-nous en déduire qu'il s'agit ici d'un ordre ou d'une recommandation et, par conséquent, dès qu'on finit le pèlerinage, on va partir pour la chasse ?!
En tous les cas, aucun des savants musulmans ne l'a compris ainsi. D'ailleurs, aucun arabophone non plus ne le comprendra de cette façon. Tous ce qu'on peut déduire de cela est que durant l'Ihrâm (état de sacralité) la chasse était interdite et après, elle ne l'est plus, c'est à dire que si on chasse après la fin du Ihrâm, on ne commet plus de péché.
Un second exemple est donné dans sourate "al joumou'a" ( par rapport à la Prière du Vendredi.
Le verset dit : "O vous qui avez cru ! Quand on appelle à la Salat du jour du Vendredi, accourez à l'invocation d'Allah et laissez tout négoce. Cela est bien meilleur pour vous, si vous saviez !" (Sourate 62 / Verset 9)
Cela signifie que durant cette période, le musulman est dans l'obligation de ne faire aucun commerce et de venir répondre à l'appel. Ensuite, nous avons le verset suivant qui dit : "Puis quand la Salat est achevée, dispersez-vous sur la terre, et recherchez [quelque effet] de la grâce d'Allah, et invoquez beaucoup Allah afin que vous réussissiez." (Sourate 62 / Verset 10)
Que faut-il alors comprendre par "intashiroû fil ard" ("Dispersez-vous sur terre !") ? Est-ce un ordre ou est-ce une recommandation ?Et celui qui veut rester dans la mosquée invoquer Son Seigneur après la prière du vendredi commet-il un péché ou quelque chose de déconseillé ? Absolument pas ! Mais nous nous trouvons une fois de plus dans la situation ou durant un moment une chose était interdite, puis le verbe est venu sous une forme impérative pour expliquer que cette interdiction est levée. Rien de plus !
Il en est de même pour le verset que nous traitons ici à propos de l'impératif "idriboûhounna" ("Frappez-les").
Si nous le remettons dans son contexte, une fois de plus, nous voyons bien qu'il s'agit d'un impératif qui a été employé après toute une étape d'interdiction. Mais il y a ici quelque chose de plus important encore.Tout de suite après ce verbe à l'impératif, Allah  dit : "Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Allah est certes, Haut et Grand!" (Sourate 4 / Verset 34)
Quel sens a le passage "Allah est Haut et Grand!" qui vient après "Ne cherchez plus de voies contre elles" ?
Cela veut dire que si vous usez de votre force en transgressant les limites et vous frappez après la disparition de la raison pour laquelle le fait de frapper avait été autorisé, sachez que tout comme vous, vous êtes plus fort physiquement que votre femme, Allah est bien plus Grand que vous.
Ce que vous pouvez lui faire à cette épouse, Allah peut vous en faire beaucoup plus et Allah est "aliy" ("Haut"), dans le sens que vous devriez vous élever contre ce genre de comportement.
Donc, en résumé, il s'agit ici d'une période où "l'immunité" de la femme (si l'on peut s'exprimer ainsi) a été levée temporairement, sans pour autant que le fait de frapper ne soit conseillé ou recommandé. Bien au contraire, le meilleur exemple demeure celui du Prophète Mouhammad , comme je l'ai cité plus haut. Maintenant, en quoi consiste cette "levée d'immunité" et que veut dire "frapper" ici ? Est-ce un geste qui, sans aucun doute, a une conséquence importante sur la psychologie de la femme ou est-ce un acte véritablement physique ? Quelle est véritablement sa limite?
C'est dans ce contexte qu'il faut lire les propos des juristes ("fouqahâa") sur la question.
Lorsque le Compagnon Ibn Abbâs  fut interrogé sur le sens de "frapper", il répondit : "bi essiwâki wa nahwih" (Avec le siwaak (le petit bâton qui a la taille d'un stylo à peu près) et ce qui est du même genre.)
La réponse d'Ibn Abbâs  consiste a expliquer ce que veut dire "frapper" ici : Il est clair qu'il ne s'agit pas de faire mal physiquement. En fait, ce qui est autorisé par le verset, c'est l'impact même du geste et non la force de celui-ci.
C'est pourquoi, les savants disent que si le coup laisse la moindre trace, le talion s'impose. Et ce n'est certainement pas le coup avec un stylo qui risque de laisser quoi que ce soit comme trace, si ce n'est une trace plutôt morale. Et malgré cela, ceci est loin d'être conseillé. Bien au contraire, comme on l'a vu plus haut.
Voilà pour ce qui est des textes relatifs à cela. J'ai pris le temps de les détailler vu toute la confusion qui est propagée à droite et à gauche sur le sujet. Et Dieu est Plus Savant !

Par le frère Malik supervisé par Mouhamed Patel

Les versets du Coran qui commandent de tuer [Réponse aux extrémistes et aux Islamophobes]

Réponse : A : Explication des versets 89 et 90 de Sourate 4 (An-Nisaa)

Commençons par une traduction littérale de ces versets :
4.89 : « Ils voudraient qu’à leur instar vous sombriez dans la mécréance afin que vous en soyez au même point (sawâ’) qu’eux. Ne les prenez pas pour alliés tant qu’ils n’auront pas émigré pour la cause de Dieu et s’ils se détournent, emparez-vous d’eux et tuez-les où que vous les trouviez. Et ne les prenez ni pour alliés ni pour partisans ! »
4.90 : « [tuez-les où que vous les trouviez] à l’exception de ceux qui visitent une tribu (qawn) à laquelle vous êtes liés par un traité ou de ceux qui viennent vous trouver le cœur serré à l’idée de vous combattre ou de combattre leur tribu ; si Dieu l’avait voulu, Il les aurait rendus maîtres de vous et ils vous auraient combattus. Aussi, s’ils vous évitent, ne vous combattent pas et vous offrent leur soumission, Dieu ne vous permet pas de leur témoigner de l’hostilité. »

A partir de cette traduction littérale et d’une lecture réfléchie des versets cités ci-dessus, il apparait clairement que l'ordre de tuer est contraint et conditionné à certaines circonstances particulières. Normalement, les versets du Coran doivent être compris dans un certain contexte. Lu hors de ce contexte, le sens est alors faussé. Les Chrétiens ainsi que d’autres antagonistes de l'Islam interprètent le Coran de manière erronée et déformée, car ils ignorent le contexte des versets et ils le font soit par négligence pure, soit par dissimulation délibérée. Par contexte, nous entendons le sens commun dérivé d'un groupe de versets. Au lieu de prendre un verset et de le citer hors contexte, la procédure correcte consiste à examiner les versets se trouvant avant et après dans le but d'obtenir une signification correcte de ce que dit réellement le Coran. En second lieu, pour comprendre certains versets complexes, il est nécessaire que le lecteur recoure à des commentaires officiels et authentiques du Coran.
Nos amis non-Musulmans doivent aussi réaliser que le Saint Coran contient des principes fondamentaux et généraux sur la façon de gouverner, le culte, les transactions et ainsi de suite. Mais les détails sont fournis par les hadiths du Prophète Muhammad. La raison de cette diversification est de veiller à ce que la nation Musulmane ne se limite pas au Saint Coran pour être guidée, mais intègre également les Hadith ou traditions du Prophète  . Ainsi, le Prophète Muhammad  devient une figure de proue majeure dans l'Islam et une personnalité qui doit être vénérée.La parole du Prophète Muhammad  (c.-à-d. ses Traditions) a été tenue à l'écart et séparée de la Parole de Dieu (c.-à-d. Le Coran) afin de mettre en évidence la grande différence entre la Parole Pure de Dieu et la parole de l'homme, contrairement à la Bible qui contient un mélange de la Parole de Dieu et de la parole de l'Homme. Finalement, il devient difficile de faire la différence. Le système Islamique a protégé les Musulmans afin qu’ils ne tombent pas dans le même piège.
Dans les versets se trouvant ci-dessus, il y a plusieurs indicateurs qui montrent clairement le contexte et l'application du sens transmis. L'explication qui suit va éclairer ce fait :

1. Ces versets ont été révélés à Médine, après que le Messager d'Allâh  ait posé les fondations du nouvel Etat Islamique. C'est dans le contexte de ce jeune État Islamique que les versets ci-dessus ont été révélés. Par conséquent, le premier principe qui apparait est que ces versets sont adressés à l'Etat Islamique et non à des Musulmans individuels. Toute personne intelligente comprendra que le pouvoir donné à un Etat ou à l'administration est beaucoup plus ferme, global et étendu que celui dont jouit un individu. Cependant, même dans ces règles, l'Etat Islamique n'a pas reçu carte blanche pour tuer les non-croyants selon ses quatre volontés, comme cela sera ensuite expliqué.

2. La partie « tant qu’ils n’auront pas émigré pour la cause de Dieu » nous donne une autre indication de l'application de ce verset. Le verset ne peut pas se référer à des non-Musulmans car la migration dans le sentier d'Allâh n'est pas un acte que peuvent faire les mécréants ou les non-Musulmans. Nulle part dans le Saint Coran il est demandé aux non-Musulmans d’émigrer ou de quitter leur ville natale pour le bien de l'Islam. Il est donc évident que « tant qu’ils n’auront pas émigré pour la cause de Dieu » fait référence à des gens qui prétendent être Musulmans. Ce sont les hypocrites, c’est-à-dire les gens qui proclamaient extérieurement être Musulmans, mais qui intérieurement ne l’étaient pas. Ils étaient parmi la communauté Musulmane des imposteurs et des espions, présents pour semer la zizanie et créer des conflits. Ces traîtres se sont également rendus coupables d'inciter d'autres communautés et nations à attaquer les Musulmans, comme cela mentionné dans plusieurs livres d'histoire. Le verset avant celui-ci, qui est le verset 88 stipule clairement : « Qu’avez-vous donc à vous scinder en deux partis au sujet des hypocrites .......? » Le contexte de cette section du chapitre nous montre clairement que le verset 89 fait référence aux hypocrites et non pas aux non-croyants comme les Juifs, les Chrétiens ou Arabes païens.

3. Le verset 89 dit : « et s’ils se détournent, emparez-vous d’eux ... » Cette instruction signifie que si ces hypocrites, après avoir embrassé la foi Islamique, renoncent à la Religion et se rebellent contre la communauté Musulmane, alors ils doivent être saisis, c’est-à-dire arrêtés, puis tués. Mais la mise à mort ne prend pas la forme d’une exécution sommaire. Les commentaires stipulent qu'ils seront arrêtés, jugés, et [seulement] si reconnus coupables, exécutés. Ils seront exécutés car ils auront commis le péché impardonnable de trahison, qui, dans tout Gouvernement ou Pays est un crime grave puni de mort. Cette loi s'applique à l'Etat Islamique et n'est pas une autorisation faite à tout Musulman d’aller tuer librement les non-Musulmans. Certains pourraient argumenter que ces détails ne sont pas mentionnés dans le Coran et que par conséquent les Musulmans qui lisent le Coran pourraient être induits en erreur et croire que toute personne peut aller tuer tout non-Musulman qui renonce à sa religion. Eh bien, il doit être bien entendu que ces détails sont donnés aux communautés Musulmanes à travers différents moyens tels que les madrassas, les plates-formes de questions/réponses, les conférences publiques, les brochures, les écrits, et les bulletins d’informations publiés de manière régulière. Les Musulmans sont donc bien au courant des règles qui s'appliquent et c’est la raison pour laquelle vous ne trouverez pas de Musulmans recourant à de telles méthodes malgré plusieurs incidents connus de prétendus Musulmans se détournant de l'Islam.

4. Les mots « où que vous les trouviez » doivent être pris conjointement avec les deux phrases citées avant, à savoir « emparez-vous d’eux et tuez-les ». Cela signifie que les auteurs de la trahison doivent être pourchassés et capturés partout où ils se cachent, et que la peine de mort doit être prononcée. Il s'agit d'une injonction dédiée au gouvernement compétent et à l'application des lois. N’importe quel gouvernement devra avoir la capacité et l'expertise permettant de traquer les grands criminels au sein de ses structures. Une administration qui n'est pas en mesure d'atteindre cet objectif devient la risée de tout un chacun.

5. Le verset 90 est un autre indicateur clair de la justice et de l'équité défendues par l'Islam et réfute la notion que les Non-musulmans ont faussement déduits du verset précédent, selon laquelle les Musulmans ont pour ordre de tuer les non-croyants où qu'ils se trouvent. Dans ce verset, il est demandé au Gouvernement Musulman de suivre les directives suivantes :
a) honorer ses traités, pactes et engagements pris avec les autres nations.
b) Respecter également les amis de ceux avec qui un pacte ou un traité existe.
c) Même les renégats et les traîtres doivent être épargnés et honorés s'ils sont liés d'amitié avec une nation qui a un pacte avec les Musulmans.
d) Ne pas combattre ou tuer ceux qui viennent à eux avec des intentions pacifiques et offrent leur amitié.
e) Il est interdit aux Musulmans de combattre les gens qui proposent une trêve.
f) On ne recourt au combat que quand il y a un acte de violence ou d'agression venant de l'autre partie.
Les susdits éléments font partie de la justice Divine qui est réellement profonde en Islam. Sur cette base, les critiques adressées à l'Islam par ses antagonistes sont totalement abusives, injustifiées, et découlent de l'ignorance de la véritable signification du Saint Coran.

6. Dans le verset qui suit (91), une autre règle claire est mentionnée : « S’ils ne vous évitent pas, s’ils ne vous offrent pas leur soumission et ne cessent de vous combattre, emparez-vous d’eux et tuez-les où que vous les trouviez ». Ce commandement confirme ce qui est rapporté ci-dessus, à savoir que même pour les hypocrites et les renégats la paix est garantie à condition qu'ils s'abstiennent de l'agression et de la violence. Encore une fois, c'est le mandat accordé à un Etat, dont le devoir est de maintenir l'ordre public et de protéger les droits des personnes.


B : Voici quelques-uns des Versets du Saint Coran commandant le bon traitement envers les non-croyants :

1. « Supporte avec patience les propos des infidèles et au moment de les quitter, prends soin de ménager leurs susceptibilités ! » [Sourate 73, verset 10]

2. «  … fais donc preuve d'une noble indulgence » [Sourate 15, verset 85]

3. « Ne discutez avec les gens du Livre (Juifs et Chrétiens) que de la manière la plus courtoise » [Sourate 29, verset 46]

4. « Appelle à la Voie de ton Seigneur avec sagesse et par de persuasives exhortations. Sois modéré dans ta discussion avec eux » [Sourate 16, verset 125]

5. « Sois bon envers les autres comme Dieu l'a été envers toi ! Ne favorise pas la corruption sur la Terre » [Sourate 28, verset 77] 

6. « Ne prends pas un air arrogant en abordant tes semblables et ne marche pas sur terre avec insolence car Dieu n’aime pas les vaniteux insolents » [Sourate 31, verset 18]

7. « Dieu ne vous défend pas d'être bons et équitables envers ceux qui ne vous attaquent pas à cause de votre religion et qui ne vous expulsent pas de vos foyers. Dieu aime ceux qui sont équitables » [Sourate 60, verset 8]

8. « Et s’ils (les païens) renoncent (à vous combattre), alors ne leur témoignez plus d’hostilité, sauf contre ceux qui ont un comportement inique » [Sourate 2, verset 193]

9. « Et s’ils (les ennemis) sont enclins à la paix, accède à leur requête » [Sourate 8, verset 61]

10. « Et si l'un des non-croyants demande ta protection accorde-la afin qu’il écoute la parole de Dieu puis fais-le reconduire en lieu sûr » [Sourate 9, verset 6]

Il ne s’agit là que d’un petit échantillon des nombreux versets qui expliquent les relations cordiales à tenir envers les non-croyants, qu’ils soient épris d’amour et de paix ou bien  qu’ils fassent preuve d’hostilité.

Le Messager d'Allâh, Muhammad  a dit : « Le véritable croyant, c'est celui dont l’humanité n’a à craindre ni la langue, ni la main » [Hadith rapporté par Boukhari et Mouslim]

Mufti Desai Siraj